Les produits alimentaires qui bénéficient des labels d’appellations d’origine contrôlée ou d’appellations d’origine protégée doivent respecter un cahier des charges très précis. Le roquefort, les pommes de terre de l’Île de Ré, les pommes du Limousin, les châtaignes d’Ardèche et de nombreux autres produits bénéficient de la protection de ces labels. Sur un marché de plus en plus concurrentiel, l’AOC et l’AOP garantissent aux consommateurs et aux producteurs la qualité du produit et un savoir-faire artisanal reconnu sur une zone géographique.
Qu’est-ce qui distingue l’AOC de l’AOP ?
Rien ne différencie les produits qui portent la mention AOC de ceux qui arborent la mention AOP ! La différence principale entre ces deux appellations réside dans le fait que l’AOC est un label français, tandis que l’AOP est européen.
L’AOC
Cette appellation est plus ancienne que l’AOP. Instituée dès 1935 par un décret-loi, l’AOC avait, dès l’origine, l’objectif de promouvoir les produits d’un terroir et de lutter contre la fraude. Aujourd’hui, l’AOC sert toujours à désigner les produits dont le processus de fabrication a été réalisé selon un savoir-faire dans un espace géographique délimité. Les savoir-faire sont reconnus et constatés par des organismes agréés, placés sous la tutelle du ministère de l’Agriculture. Ces savoir-faire se fondent sur les interactions entre les données physiques et biologiques propres à un milieu et les activités d’une communauté humaine. Ces interactions confèrent au produit son originalité et sa typicité.
La France n’est pas le seul pays européen à avoir développé ces labels. Leurs équivalents se nomment, par exemple, PDO au Royaume-Uni (protected designation of origin) ou DOP en Italie (denominazione d’origine protetta).
Sur les emballages des produits, à l’exception des vins, les consommateurs ne peuvent plus lire la mention AOC. Elle a disparu depuis le 1er janvier 2012.
L’AOP
En 1992, dans un souci d’harmoniser les systèmes de protection nationaux des appellations contrôlées, la Communauté européenne adopte le label AOP. Il s’agit d’une transposition au niveau européen des appellations d’origine contrôlée émises par les Etats membres. La mention AOP concerne les seuls produits laitiers et agroalimentaires.
En 2008, le logo du label AOP est créé et depuis le 1er mai 2009, il est obligatoire sur les emballages des produits qui bénéficient de l’appellation. Ainsi, l’AOP se substitue à l’AOC. Pour les consommateurs européens, l’identification des produits est garantie par le label, reconnaissable par son logo. Quant aux producteurs, ils sont mieux protégés contre la fraude au niveau européen.
Depuis le 1er janvier 2012, la loi prévoit que la mention AOC ne doit plus figurer sur les emballages des produits concernés. Elle est définitivement remplacée par la mention AOP.
A noter : les vins sont encore autorisés à porter la mention AOC.
Qui délivre les AOC et les AOP ?
L’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) a la charge d’agréer des organismes de contrôle, compétents et indépendants, pour identifier et contrôler l’origine et la qualité des produits. Les contrôles sont fréquents (au moins un par an).
Pour bénéficier de l’AOC, il faut constituer un dossier de demande et l’envoyer à l’INAO qui précise sur son site les démarches à effectuer. La demande doit être portée collectivement. Elle doit être défendue par un Organisme de défense et de gestion (ODG) auprès de l’INAO.
A noter : seuls les produits qui sont reconnus comme AOC pourront être enregistrés comme AOP auprès de la Commission européenne.